Réforme de la formation des enseignants : le concours sera déplacé à bac+3 dès 2026

Afin de répondre à la question de l’attractivité du métier d’enseignant, une réforme de la formation initiale des enseignants vise à repositionner le concours à bac+3.
Former mieux et plus tôt, telle est la nouvelle stratégie du gouvernement pour recruter des enseignants. À l’occasion d’un déplacement à Rueil-Malmaison (92), ce vendredi 28 mars, le Premier ministre, François Bayrou, et la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, ont annoncé une réforme de la formation initiale des enseignants, avec un parcours plus lisible et plus professionnalisant, pour répondre à la crise de recrutement.
Ainsi, cette réforme, mise en suspens depuis juillet dernier, en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale, sera étalée sur plusieurs années. Elle prévoit notamment de ramener le concours à bac+3 au lieu de bac+5.
Une licence pluridisciplinaire pour devenir professeur des écoles
À compter de la rentrée 2026, une licence pluridisciplinaire sera accessible sur la plateforme d’admission Parcoursup. Elle offrira aux étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement dans le premier degré une formation professionnalisante et équilibrée en français, en mathématiques et en sciences.
"Nous voulons offrir un parcours lisible sur cinq ans […] avec une licence dédiée qui oriente au concours positionné en bac+3", précise le gouvernement. Néanmoins, en 2025, le Parcours préparatoire au professorat des écoles restera proposé sur Parcoursup.
Le contenu de la licence n’est pas encore défini mais pourrait être adapté en fonction de chaque territoire. Les maquettes pédagogiques seront refondées "avec une étroite collaboration entre l’Enseignement supérieur et l’Éducation nationale", précise le gouvernement.
Le concours prévu à l’issue de la licence
Autre mesure phare de cette réforme : le concours de recrutement se déroulera aux termes des trois années de la licence, dès le printemps 2026. Des modules seront organisés dans les universités à partir de la rentrée 2025 pour préparer les étudiants en L3 et M1 MEEF au concours.
L’accès au concours ne sera pas exclusivement réservé aux étudiants de la nouvelle licence. Les étudiants d’autres licences disciplinaires pourront également tenter leur chance au concours mais devront passer une épreuve supplémentaire, qui n'a pas été précisée à l'heure actuelle.
Pour le second degré, la réforme du calendrier s’applique selon le même schéma que pour le premier degré avec un concours positionné en fin de L3, et une rencontre progressive avec la classe par des stages au cours de la formation en master. La différence réside dans l’absence de licence dédiée en amont du concours.
Un master pour sécuriser le parcours des futurs professeurs
Les étudiants admis au concours pourront ensuite poursuivre une formation de master de deux années d’études qui devraient continuer de se dérouler dans les Inspé . Ils obtiennent le statut d’élève fonctionnaire en M1 avec une rémunération mensuelle de 1.400 euros nets, puis le statut de fonctionnaire stagiaire en M2 avec une rémunération mensuelle de 1.800 euros nets. Ce passage sous statut de la fonction publique avait déjà été évoqué l'an dernier par le président Emmanuel Macron.
"Des temps de rencontre avec la classe seront progressivement augmentés tout au long des deux années post-concours", poursuit le gouvernement. Ainsi, des stages d’observation et de pratique accompagnée seront organisés en M1 et des stages en responsabilité en M2.
À l’issue du M2, les fonctionnaires stagiaires, dont le stage a été évalué positivement, se verront délivrer, sur proposition d’un jury, un contrat définitif par le recteur d’académie. Ils seront tenus dans l’obligation d’exercer dans le métier pendant une période de quatre ans.
Une réforme pour répondre à la crise du recrutement
Cette réforme vise notamment à rendre le métier de professeur plus attractif. "Nous avons des difficultés de recrutement qui impactent fortement la capacité de l’école à amener les élèves vers la réussite", confirme le gouvernement. En effet, près de 3.000 postes n'ont pas été pourvus aux concours en 2024.
"En formant mieux les personnels qui se destinent au métier de professeur, la réforme a aussi l’ambition d’accueillir plus d’étudiants et de favoriser leur exercice professionnel, évitant ainsi des déceptions, voire des départs en début de carrière", conclut le gouvernement.
Les Inspé, qui ont pour mission d’assurer la formation des enseignants, ne disparaîtront pas. "Les Inspé demeureront, mais leur gouvernance sera modifiée. L’enseignement scolaire aura plus son mot à dire dans l’organisation et le recrutement des formateurs qui interviendront en master", précise le gouvernement.